Expatriation & Reconversion : Ne jetez pas le bébé avec l’eau du bain
dans Stratégie de Recherche/par Camille GAUTRY
L’idée de se reconvertir quand on part vivre à l’étranger est assez fréquente. Je la lis souvent sur les groupes Facebook liés à l’expatriation. Personnellement, j’ai eu le même réflexe. Je me suis dit : “Nouveau pays, nouvelle vie, nouveau job ». Cette expatriation avait le goût d’une parfaite opportunité pour rebattre les cartes de ma vie professionnelle. Sauf que, par expérience, la réalité est un peu plus compliquée que cela et un projet de reconversion doit avoir des bases plus solides qu’une envie de faire autre chose…
Je vous partage 4 angles à considérer si vous pensez à une reconversion :
# 1 : On ne bâtit pas un projet sur un rejet
Combien de femmes m’ont dit/ m’ont questionné sur le sujet de la reconversion. Des dizaines !
A chaque fois, je leur demande ce qui les motive à envisager cette voie, et dans la grande majorité des cas, leur réponse est : “Plus envie de faire mon précèdent job » ou « Mon dernier poste ne s’est pas très bien terminé… ». A la question, « Qu’avez-vous envie de faire à la place ? », la réponse est souvent « Ben, je ne sais pas, c’est ça mon problème ».
Réflexe normal de ne pas vouloir revivre une situation douloureuse. Cependant, dans ce contexte-là, le projet de reconversion manque de bases saines. Un projet, quel qu’il soit, doit s’ancrer dans un désir, une envie, un enthousiasme. Pas un peur, pas un rejet, sous peine de manquer de sens sur la durée.
Donc avant de faire une croix sur votre carrière passée, travaillez à connaitre vos envies ! Est-ce que c’est facile à faire ? Nope ! Est-ce que ça vaut la peine ? Oh oui !!!!!
# 2 : Un nouveau diplôme n’est pas un accès VIP vers une reconversion réussie
J’ai rencontré aussi des femmes qui avaient déjà entamé une reconversion et qui avaient alors passé un diplôme pour justement asseoir cette nouvelle orientation.
Cependant, elles n’arrivaient pas à vraiment concrétiser cette réorientation. Leur reconversion se limitait jusque-là au domaine académique. Même en France, où le poids des diplômes est important, un diplôme ne garantit pas un emploi. A l’étranger, son impact peut être encore moindre, car dans de nombreux pays, le diplôme compte moins que les expériences-terrain. Gardez en tête, que quand on est étrangère, il est encore plus primordial de mettre en avant les solutions concrètes que l’on peut apporter à un potentiel employeur.
Acquérir un diplôme dans un nouveau champ d’expertise ne va pas vous ouvrir automatiquement les portes de postes que vous n’avez jamais occupés. C’est la façon dont vous allez lier votre passé professionnel avec votre nouvelle orientation qui va vous aider à décrocher un poste. Votre diplôme tout seul, n’a bien souvent, pas ce pouvoir-là.
#3 : Pas besoin de faire un virage à 180 degrés pour retrouver du plaisir dans le travail
Dans le prolongement du point #2, identifier votre « touch », votre fil rouge du plaisir au travail peut vous amener à mettre l’accent sur des missions qui ont eu beaucoup de sens pour vous et abandonner celles qui, au contraire, vous pèsent.
On peut continuer d’utiliser des compétences testées et approuvées. Mais différemment, afin que notre quotidien professionnel nous ressemble plus. Qu’il nous permette surtout d’être facilement et naturellement à notre meilleur.
Ce n’est pas parce qu’une expérience professionnelle n’a pas été heureuse que pour autant tout est à jeter. Surtout pas ! Dites-vous que vos compétences, vos savoir-faire ont été mal utilisés, voire gaspillés. Vous n’avez pas besoin de recommencer à zéro. Juste cernez quel contexte/environnement vous conviennent mieux. Il suffit parfois d’ajustements minimes, pour se sentir alignée avec son travail et capitalisez sur vos acquis.
# 4 : Se reconvertir, échappatoire à la recherche d’emploi ?
J’ai rencontré aussi beaucoup de femmes qui voulaient se reconvertir dans l’entrepreneuriat. Bien souvent, elles se projetaient difficilement dans la situation de recherche d’emploi et utilisaient les expressions « chômeuse », « être au chômage » avec douleur.
Du coup, créer leur entreprise pendant leur expatriation apparaissait comme un bon Itinéraire bis.
Là encore, on est dans une stratégie d’évitement plus que développement.
Un projet entrepreneurial doit selon moi, être un moyen d’atteindre un objectif. Non pas être une fin en soi. Créer son entreprise pour créer son entreprise est dangereux parce que beaucoup de challenges sont présents sur cette route là aussi. Il est important d’être porté par une envie, une aspiration (une inspiration ?) qui permet de surmonter les obstacles et prendre du plaisir dans les efforts à fournir.
Pour aller plus loin, découvrez la Check-list offerte : Les 3 premières étapes à mettre tout de suite en place pour décrocher un poste en expatriation
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