Recherche d’emploi en expatriation : Faut il accepter un poste « bof »

Quand j’ai cherché du travail pendant mon expatriation, ma priorité était de travailler. Tant pis si ce n’était pas le poste de mes rêves. Mais lorsqu’on m’a proposé un poste qui ne me faisait pas du tout envie – en terme de missions et de salaire- je me suis retrouvée dans un vrai dilemme : accepter ce poste en sachant que j’irai tous les jours à reculons ou bien dire « Merci mais non merci » parce qu’en fait j’aspirais à mieux.

 Je ne pense pas qu’il existe une réponse standard à cette question. Dans certains cas, accepter un poste « bof » est une bonne stratégie, parfois ça ne l’est pas.

Je vous partage 3 angles de réflexion pour si vous aussi, vous faites face à ce même questionnement :


#1 : Est-ce un poste « marchepied » ?

J’entends par là : en acceptant ce poste, pourrez-vous accéder à un poste qui vous fait envie, dans quelques mois ?

Si oui, il y’a là quelque chose d’intéressant à prendre en compte. Cette opportunité peut représenter un investissement nécessaire, qui va vous coûter d’abord avant de porter ses fruits. Il est alors important de définir dès la prise de poste, la stratégie qui va vous permettre de « jumper » sur l’opportunité que vous visez. Ne sous-estimez pas le poids du quotidien professionnel qui peut vous faire complètement perdre de vue votre objectif à moyen terme. Fixez-vous un plan de route pour vraiment faire de ce poste un marche-pied.

#2 : Qu’est-ce qui vous motive à accepter : Vos principes ? La peur de ne pas trouver autre chose ?

Si tel est le cas, je dis prudence ! Quand nos décisions sont prises sur la base de suivre un principe («on ne refuse pas un poste quand on ne travaille pas») d’un rejet (« j’en ai marre de chercher du travail ») ou sur la peur (« et si je ne retrouve pas de poste ou un poste qui soit mieux »), la décision manque de bases saines.

Du coup, comme le poste est « bof », et que vos motivations pour l’accepter n’étaient pas basées sur des critères positifs, cette opportunité va manquer totalement de sens.

Le risque est que, passées les premières semaines de satisfaction de ne plus avoir peur/ de ne plus subir la situation que vous fuyiez/de respecter vos principes,  la réalité du poste va se faire sentir sans filtre. Et la question : « Mais qu’est-ce que je fais là ? »  va surgir….

Ne pas vous sentir à votre place professionnellement peut vraiment entacher votre confiance. Vous évolue dans un contexte qui ne vous permet ni de déployer vos savoirs-faire ni d’aiguiser vos compétences. Vous êtes plutôt en sur-ajustement et vous vous retrouvez déconnectée de votre expertise.

#3 : Est-ce que ce poste résout une problématique économique urgente ?

J’entends par là : est-ce que vous avez immédiatement besoin de ce salaire pour vivre ? Si oui, accepter un poste même « bof » peut enlever un lot d’angoisses, et donner un vrai sens à ce poste.

Ou bien, ce salaire serait appréciable, mais la sécurité économique de votre famille n’est pas en danger, si vous ne gagnez pas immédiatement ce salaire ?

Si tel est votre cas et que vous vous dites que ce poste va surtout vous permettre d’avoir une expérience locale que vous pourrez facilement revendre, je dis… «Minute Papillon» !

Une expérience qui tire sa valeur que d’etre locale peut s’avérer difficile à «vendre». Le contraste avec le contenu de votre/vos expérience(s) précédente(s) peut embrouiller les recruteurs sur votre positionnement professionnel. Une expérience « bof »  locale, sera davantage perçue comme « bof » plutôt que locale.

De plus, retenez qu’après une journée de 8h au boulot/une semaine de 40 heures, on manque souvent de «fraîcheur ». Energie et motivation peuvent vous manquer pour envoyer des CV et lettres de motivation…